40% d’entre nous souffrirons d’un cancer à un moment donné de leur vie. Oui, je sais c’est violent de débuter un article ainsi, mais il est parfois nécessaire de bousculer un auditoire pour lui faire prendre conscience que cela n’arrive pas qu’aux autres.
Lorsqu’une personne apprend qu’elle est atteinte du cancer, sa vie n’est et ne sera plus jamais la même.
Sa vie est rythmée par les rendez-vous médicaux, les séances de chimiothérapie, la dégradation physique et morale qui en découle inévitablement.
Le physique en prend un coup, car on ne traverse pas le cancer si facilement. On grossit, on maigrit, on perd souvent ses cheveux, ses sourcils, on s’affaiblit. On ne sait pas à l’avance comment les choses vont se dérouler. Le corps est malmené pendant les traitements, les interventions chirurgicales engendrent des cicatrices sans compter celles moins visibles qui mettent des années à s’atténuer.
Alors OUI, le monde du Wellness a un rôle fondamental à jouer pour aider les malades à se réapproprier ce corps qui a changé afin de retrouver une espèce de normalité.
Tour d’horizon et rencontre pour faire avancer le « Wellness for cancer ».
L’oncologie « psychosociale »
On peut se réjouir du fait que le monde du Spa et du Wellness épouse une cause d’une telle importance. Au cours du dernier Global Wellness Summit, des entreprises telles que Biologique Recherche, Spafinder Wellness et Voya ont annoncé leur soutien permanent à la recherche contre le cancer. De nouvelles études émergent sur les effets psychologiques du cancer sur les patients. Appelée « oncologie psychosociale », cette recherche est axée sur des questions indépendantes des traitements médicaux traditionnels des patients atteints du cancer.
On assiste ainsi lentement à l’émergence d’un nouvel environnement de soins adaptés à ces patients.
Au-delà des traitements chirurgicaux, médicamenteux, la bataille contre la maladie se livre aussi avec ces « soins de support » telles que la socio-esthétique, le yoga ou la sophrologie.
L’objectif est de donner des techniques pour amener les malades à libérer leur esprit, apaiser leur mental et détendre leur corps, qu’ils pourront ensuite appliquer chez eux et ainsi désamorcer un état de stress qui pourrait survenir et qui, soyons francs, survient immanquablement !
Autant d’activités proposées au patient pour l’aider à mieux traverser l’épreuve de la maladie. Le corps change, le psychisme aussi.
Des professionnels se relaient pour offrir de nouvelles perspectives… pour proposer de nouvelles armes dans le combat engagé contre le cancer.
Les socio-esthéticiennes et les diététiciennes
Pour aider à retrouver une estime de soi, deux métiers stratégiques, qui impliquent aussi une formation complémentaire, pour prendre en charge des personnes en souffrance physiquement et moralement : les socio-esthéticiennes et les diététiciennes.
Julie Bach, présidente de Wellness for Cancer, éduque les entreprises de bien-être sur la façon d’être mieux préparées pour travailler avec des patients atteints de cancer (à lire son interview p.56 dans le N°4 de Sense of WELLNESS Magazine). Le rôle de la diététicienne est d’aider les malades à s’adapter à tous ces changements. Prendre 15 kilos rapidement, ce n’est pas anodin, il faut réussir à l’accepter, car l’aspect physique est aussi intimement lié à la représentation que l’on a de soi et peut donc avoir des conséquences sur le moral. Ainsi, les cours de gymnastique douce font partie des activités les plus appréciées où le coach va adapter les mouvements aux pathologies et opérations de chacun.
Quant aux socio-esthéticiennes, elles ont un champ d’action très vaste. Elles vont prodiguer des conseils relatifs à l’apparence : le choix d’une prothèse capillaire, la manière de nouer un foulard sur la tête et de maquiller un visage devenu imberbe à cause de la chimiothérapie… mais elles vont également s’intéresser au bien-être et aux sensations.
Un enjeu sociétal
Bien sûr, il nous reste beaucoup de chemin à parcourir avant que le « Wellness » ne devienne une référence dans le domaine des soins du cancer, mais tout indique que le lourd tribut émotionnel que cette maladie impose aux patients peut être considérablement atténué par une bonne partie des soins prodigués par les Spas. Par exemple, la dépression inévitable qui accompagne le diagnostic d’un cancer peut être diminuée par une méditation de pleine conscience, les exercices physiques peuvent stimuler les endorphines, l’anxiété causée par des problèmes liés à l’image corporelle peut être allégée par le toucher, la peau affectée par les brûlures de la chimiothérapie peut être apaisée et réparée par une multitude de soins. Quant au maquillage permanent, il peut faire une véritable différence pour ceux qui souffrent de la perte de pilosité faciale.
Il est à souhaiter que les Spas, les Thalassos et les centres Thermaux français continueront le formidable travail, initié depuis quelques années, pour proposer des cures post cancer, toujours plus riches, et qu’ils seront rejoints par les marques cosmétiques pour prendre en charge ces « clients » pas comme les autres, pendant et après la maladie.
La marque française Biologique Recherche a entamé un travail en ce sens, avec Julie Bach, afin d’adapter ses soins du visage et du corps spécifiquement aux besoins des patients atteints de cancer et ceux en rémission.
En tant que représentants d’une marque internationale, l’équipe de direction s’engage à proposer des soins dans chaque pays, dont des partenariats avec des organismes locaux caritatifs. Cela permet de réduire les barrières à l’accès aux soins pour les personnes défavorisées.