Le Spa Marin du Val-André a ouvert le 17 décembre 2011, au coeur de la Baie de Saint-Brieuc. Gilles, expliquez-nous comment a été initié ce projet ?
Gilles Tatu : La Mairie avait préempté le terrain, qui était au départ une pension de famille, afin de donner une orientation touristique à ce site exceptionnel. La Mairie recherchait un opérateur capable de proposer une exploitation à l’année.
Elle a choisi HMC pour exploiter une thalasso et Eiffage pour mener l’opération de promotion immobilière.
La création du Spa Marin du Val André a permis de dynamiser l’activité de la station, notamment l’hiver, et de la monter en gamme. Grâce à un casino ouvert à l’année, un beau parcours de golf repris récemment par Blue Green, un centre nautique et le Spa Marin du Val André, la destination réunit des acteurs capables de générer une belle dynamique touristique, pas seulement en été.
Aujourd’hui, le Spa Marin du Val André reste un établissement au positionnement unique, à mi-chemin entre la thalasso et le Spa, qui mélange plaisir et remise en forme.
Un concept qui capitalise à la fois sur les bienfaits et l’expertise de la thalassothérapie mais aussi sur l’approche sensorielle et sur mesure du Spa. C’était un choix audacieux à la fois en termes de produit et de nom. Pourquoi avoir choisi ce nom ?
G.T. : C’est souvent le produit qui définit le nom, c’est comme cela que nous en sommes arrivés à la dénomination de Spa Marin du Val André. Historiquement, le premier Spa marin était celui de Carnac.
Notre produit se retrouvait entre la petite thalasso et le grand Spa, avec une décoration plus design et un concept plus novateur qu’une thalasso classique. Il fallait donc se positionner sur le marché de la thalasso tout en visant une clientèle plus jeune.
On ne s’est pas trompé sur la cible puisqu’aujourd’hui le Spa Marin du Val André génère une clientèle avec une moyenne d’âge autour de 35-55 ans. Cela nous inscrit aussi beaucoup plus dans une logique de courts séjours : elle représente 80 % de notre clientèle, même si nous recevons de plus en plus de curistes longs séjours.
C’est la dynamique de Spa marin qui a amorcé le rajeunissement de la clientèle et le raccourcissement des séjours en thalassothérapie.
Nous attirons plus facilement une clientèle plus jeune et nous devons rassurer une clientèle plus Seniors qui s’inquiète de savoir si nos soins sont bien à l’eau de mer.
Le Spa Marin du Val André peut accueillir 100 personnes maximum par jour. Cette capacité limitée pour une thalasso correspond à une attente de notre clientèle : certains clients sont frileux à l’idée de se retrouver en thalasso, ils recherchent une adresse plus confidentielle et plus intimiste.
Spa Marin du Val-André – Vue sur le bassin animé
Quelles sont les éventuelles contraintes d’exploitation liées à un produit aussi novateur ?
G.T. : Comme nous sommes sur une logique de plus courts séjours, il faut faire venir 2 clients au lieu d’un dans une thalasso traditionnelle, cela nécessite des coûts plus élevés en termes d’exploitation et de commercialisation. Car les clients de courts séjours sont aussi plus volatiles et difficiles à fidéliser.
En termes d’offre, nous cherchons plutôt à affiner nos thématiques de courts séjours : nos clients viennent avant tout pour le plaisir et le bienêtre, pas forcément dans une optique santé. Nous leur proposons donc une cuisine santé plaisir, des séjours personnalisables « les Val ’Séjours » autour de la beauté, la détox et le bienêtre par exemple, et des escales Breizh 100 % bretonnes.
Notre seconde difficulté est la méconnaissance de la destination auprès du grand public. Le lieu et la station jouent un rôle moteur très fort dans la sélection d’une destination de bien-être en bord de mer.
Pléneuf-Val André reste une adresse qui se mérite. Le salon des Thermalies est un enjeu important pour nous car il nous permet de faire connaître à la fois la destination et le concept. Nous y captons près de 20 % de nos curistes d’ailleurs. Le Spa Marin du Val André est en train de positionner la commune de Pléneuf-Val André sur la carte des stations balnéaires en France.
En bref, c’est un produit qui nécessite des investissements lourds mais la rentabilité peut être atteinte à condition d’avoir un certain rythme de remplissage à la fois des chambres et des cabines. Un vrai challenge !