La 44e édition de « L’industrie Hôtelière Française », l’étude annuelle de KPMG France, analyse les ratios d’exploitation et de gestion 2020 de près de 40 % du parc hôtelier homologué français. D’après cette étude, en 2020, le chiffre d’affaires du secteur a baissé de 44 % à 70 % selon les régions, mais 2021 a montré les premiers signes de reprise.
« La crise de la Covid-19 a mis en lumière le poids réel du secteur touristique pour l’économie française. »
Stéphane Botz
Associé KPMG Hospitality
Selon l’INSEE, le nombre de nuitées hôtelières au 2e trimestre 2021 demeurait ainsi inférieur de 61 % par rapport au volume de nuitées enregistrées au même trimestre en 2019. Dans la continuité de 2020, l’Île-de-France – Paris intra-muros en tête – restait la région la plus impactée au 2e trimestre 2021, avec une baisse de la fréquentation hôtelière de 77 % par rapport à 2019 (source : INSEE). L’accélération de la montée en gamme du parc hôtelier parisien témoigne toutefois de la confiance des investisseurs dans la force des sous-jacents touristiques de la destination.
D’après Atout France, les recettes du tourisme international en France en juillet 2021 étaient en hausse de 21 % par rapport à juillet 2020, toujours en recul par rapport à 2019 (-34 %), mais dans une moindre mesure que les mois précédents. À mi-année 2021, la destination France était une des destinations les moins impactées parmi les grandes destinations touristiques mondiales. Cette résilience de l’activité touristique s’explique notamment par une fréquentation dynamique de la part de la clientèle française et européenne de proximité. La situation est restée fragile à Paris pendant l’été mais la rentrée s’annonce plus dynamique, avec une reprise du tourisme d’affaires national et l’organisation de grands évènements (salons, Fashion Week, séminaires…). Si les stations de ski ont souffert de la fermeture des remontées mécaniques pendant la saison de ski, la saison estivale s’est révélée satisfaisante, avec un taux d’occupation en hausse de plus de 7 % sur la période par rapport à l’an passé. La crise sanitaire pourrait être un catalyseur de la transformation de l’hôtellerie de montagne, en incitant les hôteliers à repenser leurs produits vers des concepts plus hybrides.
Le secteur du Spa et du Wellness : une reprise progressive des transactions
En 2019, le tourisme générait environ 10 % du PIB français (transports inclus) et environ 12 % des emplois (sources : INSEE et WTTC). Le secteur a également des effets de « ruissellement » sur tout un ensemble d’acteurs locaux au-delà de l’écosystème touristique. Cette réalité est d’autant plus visible en cette période de ralentissement des flux internationaux sur des territoires qui vivent au rythme des saisons touristiques. La relance du tourisme français dépendra fortement d’une reprise durable à l’échelle européenne via une entente entre les pays (avant la Covid-19, 78 % des touristes étrangers en France étaient européens). La Covid-19 témoigne ainsi à nouveau de l’importance de soutenir l’économie du partage, à la fois sur le plan local, mais également entre nations (passe sanitaire, accords entre les pays, etc.).
En 2020, le montant des transactions hôtelières a chuté de 66 % pour atteindre 9 milliards d’euros, dégradé par une baisse des ventes de portefeuilles (-80 % vs. 2019). Bénéficiant de sous-jacents touristiques rassurants pour les investisseurs (pluralité des destinations, demande touristique domestique élevée, fort soutien de l’État), la France est toutefois l’un des marchés ayant été les moins impactés par la baisse des valeurs de ses actifs hôteliers. Les valeurs ont également été soutenues par la présence de nombreuses liquidités sur un marché offrant peu d’actifs à la vente. Depuis la fin de l’année 2020, le marché se montre plus actif et les transactions hôtelières du premier semestre 2021 s’élevaient à plus de 600 millions d’euros – 976 millions d’euros en comptabilisant les campings (source : CBRE). L’hôtellerie se révèle être une typologie d’actifs alternative face aux marchés des bureaux et du retail, également soumis aux incertitudes de l’impact de la Covid-19 sur les comportements de consommation et les modes de travail. Selon KPMG, il faudra attendre 2023-2024 pour retrouver les performances de 2019.
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